Depuis quelques jours, Destan parlait de construire un nouveau port pour que de nouveaux équipages puissent accoster sur les terres de Zwahalir. Onigliya l'avait écouter développer son idée. Elle n'avait pas imaginé autre chose, donc elle ne l'aurait pas contredit pour une fois. Et puis, si quelqu'un savait qu'il ne fallait pas passer son temps à énerver Destan Til'Illan, c'était bien elle. Après tout ce temps à préparer une expédition, elle avait appris à le connaîtrte.
Ce jour-là, la construction du port de débarquement avait bien avancé. Destan donnait des ordres à ses hommes de manière précise et ferme, personne n'avait l'intention de sécher son poste dans l'avancement des travaux. Ou presque... Onigliya commendait une partie de l'équipage. elle était partie au niveau de la forêt pour ramener du bois, accompagnée d'une dizaine de Thüls qui lui obéissait comme au plus grand de leurs chefs. Le chemin qui devait les mener vers les bois était recouvert de verdure que le temps avait laisser pousser à sa guise. La première épreuve de leur petit périple de mission allait être longue à devoir tout débroussailler.
- Coupez-moi tout ça ! fit Oni' d'une voix ferme et haute. On n'est pas les seuls à devoir passer alors je veux voir un chemin lisse et propre dans moins d'une demi heure !
Les Thüls se mirent à l'ouvrage autour de la jeune marchombre qui s'affairait elle aussi. Les plantes aux tiges grasses et horriblement épaisses donnaient du fil à retordre aux hommes et à Onigliya. La demi heure passa. Il s'en était fallu de peu pour que le chemin soit libre passé les délais de la chef d'expédition.
Le trajet parut tout de suite plus aisé sur le chemin déblayé et certains Thüls avaient eu l'idée de ramener les plantes les plus épaisses afin de les faire sécher pour pouvoir les brûler et économiser du bois. Deux hommes étaient retournés au chantier, les bras chargés de végétation volumineuse. Certains paraissaient les envier, d'autres semblaient dégoûtés à l'idée de transporter les plantes de cette manière. Onigliya s'en fichait complètement, elle continuait d'avancer.
Ils arrivèrent enfin au niveau de la forêt découverte quelques temps plus tôt. Elle entendit un bruit, posa instinctivement une main sur la fine épée attachée dans son dos, écouta. Plus rien. Elle se relâcha et se tourna vers les Thüls.
- Bon, les gars ! On s'y met vite et on s'y met bien ! J'veux pas en voir un qui reste là sans rien faire ! On coupe du bois et dès qu'on en a u bon tas, on retourne au chantier pour le déposer. Clair ?
Les hommes répondirent tous d'une seul affirmation brutale et presque animale, une tonalité dont les Thüls semblaient être fiers. Oni' fit un signe de main et la patrouille se mit à l'ouvrage.
La moitié de la journée passa. Les hommes rentrèrent au chantier avec ce qu'ils avaient coupé. Leurs fardots les dépassaient d'une tête. C'est à peine s'ils voyaient où ils allaient, mais ils se débrouillèrent comme ils purent. Onigliya fermait la marche, de manière à vérifier que tout le monde suivait bien le rythme. Arrivée sur le bord de plage qui bordait la mer, elle perçu la voix de Destan. Il n'avait pas l'air très heureux à l'entendre...
- Oh ! Vous pourriez pas venir aider ?!
Se tournant dans la direction de son ami, Oni' vit deux hommes de l'équipage, allongés sous le soleil, sans rien faire, ce qui l'énerva tout de suite. Elle vit les deux hommes parler mais ne les entendit pas, contrairement à la réponse de Destan, qui était assez loin d'avoir une petite voix.
- J'en ai rien à faire que toi , tu travaille depuis trois heures et que toi , tu viens de revenir de la forêt. Tout le monde travaille ici sauf vous , alors au travail !
La jeune marchombre se claqua le front du plat de la main. Il s'agissait des deux Thüls qu'elle avait envoyé au chantier pour ramener les plantes... Comme s'ils étaient épuisés ! Elle se détourna et tenta d'oublier les deux hommes. Destan se chargerait bien d'eux... Elle revint vers sa petite patrouille et disperça ses hommes dans lechantier pour répartir le bois coupé. le temps passa, Onigliya travaillait autant que les Thüls, avec un peu moins de puissance cependant. Au bout d'un moment, elle se redressa, s'étira et se frotta le front d'un revers de main. Elle alla chercher à boire et vit Destan qui allait planter un pieu dans la mer.
- On peut m'envoyer les poutres !
Voyant que peu d'hommes s'affairaient pour envoyer les poutres à Destan, Onigliya s'incrusta dans un petit groupe de l'équipage. Elle fit mine d'écouter leur conversation quelques secondes. Aucun ne semblait avoir l'intention d'aider le marchombre. Elle se râcla la gorge.
- OH ! ON VOUS CAUSE LÀ !
Les Thüls, les marchombres, les itinérants,... Tous sursautèrent. Aussitôt, ils se pressèrent vers les poutres et les envoyèrent à Destan. Le boulot terminé, lemarchombre cria la pause. Onigliya le rejoignit et fixa les deux Thüls qui avaient osé tirer au flanc durant les heures de travail.
- Y a moyen d'en faire le moins possible apparemment... Qu'est-ce que tu leur a dit à ces deux-là ?